Nous traiterons ici de l’éternelle question du prix du bio qui nous est opposée constamment par les adversaires (ou mal-informés) du bio.
Pour y répondre il convient de distinguer le surcoût (réel) des PRODUITS BIO de l’absence possible de surcoût du REPAS BIO. Les produits bio ont une valeur faciale (en général) plus élevée que les produits conventionnels équivalents mais le repas bio, lui, peut être constitué à prix équivalent voire inférieur au repas conventionnel. En d’autre termes les produits bio coûtent plus chers mais manger bio NE coûte PAS plus cher où (plutôt) ne doit pas coûter plus cher. La distinction est selon moi fondamental si l’on veut faire avancer la cause bio.
Le Dr Lylian Le Goff le montre bien dans son livre ‘Manger bio c’est pas du luxe’, éd. Terre Vivante, où il donne des exemples concrets de coûts de menus.
Cela veut dire qu’au niveau de l’argument il faut avancer en 2 temps.
1) Commencer par expliquer pourquoi les produits bio sont en général plus cher: moindre productivité à l’ha, coûts de main d’oeuvre plus élevés… L’objectif est de démonter l’argument selon lequel le bio serait abusivement trop cher. Certains, dont je fais parti, dise également que l’agriculture conventionnel (ou xénobiotique !!!) bénéficie de 10mds d’euros de subvention de la part de Bruxelles et donc le consommateur paie une partie de ses produits agricoles dans ses impôts. L’agriculture bio elle bénéficie de 30m d’euros d’aide à la conversion.
Mais il ne faut pas s’arrêter là. Il faut enchaîner ensuite par une 2ème partie de l’argument qui consiste à:
2) Expliquer que par une recomposition des menus on arrive à maintenir un prix équivalent du repas.
On l’a vu: à composition de menu égale le menu bio restera encore plus cher. Il faut donc revoir la constitution des menus bio pour en diminuer le coût. Et inévitablement cela revient à réduire les rations de protéines animales (également très coûteuses sur le plan environnemental..) et leur substituer des protéines végétales. Cet argument peut être difficile à faire passer. Mais quand vous parler avec des diététicien(ne)s y compris les diététien(ne)s des sociétés de restauration collective ils ne peuvent qu’être d’accord avec vous. Pour un apport nutritionnel égal on peut réduire drastiquement la quantité de viande dans les menus.
Le fait que l’on mange trop de viande en France est avéré et prouvé. Mais pour la 1ère fois peut-être cela a été accepté et les leçons en ont été tirées au plus haut niveau de l’état puisque une circulaire du premier Ministre du 3 décembre 2008 recommande explicitement de réduire les rations de viande dans les menus des restaurants collectifs de l’Etat.
Il existe donc plusieurs leviers à actionner pour faire changer l’opinion des parents hostiles aux repas sans viande (où avec moins de viande). D’abord cette baisse peut-être modulée. Il ne s’agit pas de supprimer la viande des menus mais réduire les grammages par plat ou introduire des menus végétariens plus fréquents. Pour cela on peut s’appuyer sur les diététiciens qui travaillent dans les mairies et les sociétés de restauration collective. Ensuite vous pouvez arguer de la directive du 3 décembre 2008 pour, si ce n’est convaincre tous les parents, convaincre le maire de la justesse de votre opinion.
En tout état de cause passer au bio nécessite un travail pédagogique important auprès des parents comme des enfants pour faire accepter ce changement et garantir sa pérennité dans le temps.
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