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« Pour contrôler la nature il faut d’abord lui obéir » (Francis Bacon, 1620)

Comme chaque année l’Agence Bio organisait un séminaire international lors du Salon international de l’Agriculture (SIA) qui s’est déroulé du 25 février au 4 mars 2012. L’an dernier Mr LeMaire, ministre de l’agriculture, avait honoré le séminaire de sa présence. Cette année il n’a pas daigné se déplacer. Je m’en suis étonné ouvertement lors des questions du matin. Peut-être est-ce pour cela que son directeur de cabinet a fait une brève apparition impromptue à la réouverture du séminaire en début d’après-midi !!

Ce dernier nous a annoncé que le taux de TVA sur les « engrais biologiques » (sic!) était passé à 7% au 1er janvier 2012. Renseignement pris TOUS les engrais (y compris les engrais de synthèse donc) bénéficient du taux de TVA à 7% si je sais lire l’article 278bis alinéa 5 du bulletin officiel des impôts. Les engrais bio sont donc tout simplement logés à la même enseigne que les engrais chimiques. Maigre consolation !!!

L’intervention de Jean-François Hulot, chef de l’unité ‘agriculture biologique’ à la commission européenne était très attendue puisque nous sommes en pleine réforme de la Politique Agricole Commune (PAC). La Commission Européenne doit donner un nouveau cadre à la PAC pour les années 2013-2020.

Dans ses propositions la commission propose que 30% des aides du pilier 1 (aides directes et inconditionnelles versées directement depuis le budget de l’UE) soient liées à des mesures environnementales: conserver des prairies permanentes, ne pas pratiquer de mono-cultures…

Il faut savoir que ces mesures environnementales ne peuvent concerner les pesticides et autres intrants de synthèse car la question des pesticides ne concerne pas tous les pays !!! Mr Hulot m’a précisé que les aides éventuelles encourageant la diminution de l’usage des intrants chimiques ne pourraient s’envisager que dans le cadre du 2ème pilier. Or il faut savoir que ce 2ème pilier de la PAC est nettement moins favorable aux Etats qui en bénéficient car pour 1 euro versé par la PAC au titre du 2ème pilier l’Etat doit dépenser 1 euro sur son propre budget.

Le Dr Félix zu Löwenstein, représentant d’une organisation biologique allemande, a demandé à Mr Hulot s’il ne faudrait pas fusionner les 2 piliers de la PAC afin de rendre son fonctionnement plus compréhensible pour les citoyens et rendre les Etats plus responsables.

Mr Hulot a bien du en convenir publiquement mais il rajouta aussitôt que la France s’opposera avec la dernière énergie à une telle fusion car elle tire la majeure partie de ses 10 mds de subvention du 1er pilier (celui qui est financé par les contributions des 27 Etats). Il serait inacceptable pour elle que chaque euro versé par Bruxelles soit conditionné par un euro versé par le budget de Paris.

On comprend alors que la réforme de la PAC ne sera que marginale et que l’agriculture industrielle bénéficiera encore du gros des subventions et qu’elle continuera à concurrencer injustement l’agriculture biologique.

Pourtant le Dr zu Löwenstein, dirigeant de l’organisation biologique allemande BÖLW, avait bien posé les enjeux de la réforme de la PAC lors d’un magnifique discours dans lequel il cita cette phrase de Francis Bacon (mise en exergue de cet article) ainsi que le philosophe allemand Hans Jonas.

Il montre tout d’abord que si la consommation de produits bio en Allemagne a été multipliée par 3 en 10 ans, la production elle n’a été multipliée que par 2, soit un déficit de 10000 fermes bio. Il explique ensuite que si les consommateurs sont indispensables pour faire croître l’agriculture biologique, le seul marché ne suffit pas. L’intervention politique est primordiale car le marché ne tient pas compte du bien commun : pollution des eaux et des terres, problèmes de santé publique avec les maladies liées à l’usage des pesticides….

Enfin il explique que la concurrence doit être loyale. Or manifestement la réforme de la PAC qui se prépare ne va pas beaucoup aider les agriculteurs qui le souhaitent à se convertir. Cela risque de rester toujours plus coûteux de faire la transition vers la bio alors que les agro-industriels bénéficieront des mêmes aides. Car ne nous leurrons pas les timides avancées environnementales proposées par la commission vont maintenant passer par les fourches caudines des négociateurs de chaque Etat avant l’adoption de la nouvelle PAC. Il faut craindre que ces avancées soient alors victimes du travail de sape des lobbys industriels très présents à Bruxelles comme nous l’a rappelé Mr Hulot.


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A l’initiative de l’AMF (Association des Maires de France) et de l’Académie de Médecine une rencontre nationale a été organisée le 12 mai à Paris, sur deux thèmes d’intérêt majeur – la qualité de l’eau de consommation et la prévention de l’obésité de l’enfant – qui mettent en jeu la responsabilité des élus. Il y avait là un beau sujet pour montrer la cohérence d’une politique qui à la fois protégerait la qualité de l’eau et participerait de la prévention de l’obésité chez l’enfant. Hélas il semblerait que les 2 sujets aient été traités de façon distinctes.

Pourtant tout avait semble-t-il bien commencé. L’Académie de médecine insistant:

« Il faut d’abord selon elle renforcer les mesures de protection contre les pollutions en amont des captages. « Plus on saura les protéger, moins on aura besoin d’investir en aval ».

C’est d’une logique imparable. On est tous d’accord. Malheureusement les mesures envisagées pour y parvenir (en tout cas tel qu’elles nous sont rapportées dans l’article publié par Localtis) nous laissent sur notre faim.

L’Académie juge aussi important d’encourager les actions de recherches fondamentales, technologiques et épidémiologiques sur les risques sanitaires et les enjeux associés liés aux micropolluants comme les résidus de médicaments dans l’eau.

Euh oui certes mais quid des méga-polluants comme les produits phytosanitaires déversés en tonnes par l’agro-industrie (agriculture intensive) !!! Pas un mot dans l’article sur ce sujet. Soit le sujet n’a pas été abordé, ce qui serait insensé car de nos jours ce n’est plus un sujet tabou. Le maire de Lons Le Saunier (président de l’AMF) ne cache pas que c’est pour protéger la qualité de l’eau qu’il a incité les agriculteurs de sa commune à se convertir au bio. Soit l’éditeur a bien fait son travail et le compte-rendu a passé sous silence ce sujet (encore!) trop lourd de conséquences politiques et économiques. C’est vraiment désespérant !!

Ensuite on aborde le sujet de l’obésité chez l’enfant. Rien à voir avec le sujet précédent semble-t-il. En tout cas d’emblée les maires sont rassurés.

La cantine a-t-elle un rôle à jouer contre l’obésité chez les jeunes ? « Clairement non » a répondu Pascale Modaï, médecin nutritionniste, spécialiste de l’obésité du grand enfant et de l’adolescent. Son argument : sur une année complète, les enfants ne prennent que 140 repas à la cantine, ce qui ne représente que 12% des apports nutritionnels annuels.

Ouf voilà un sujet dont les maires n’auront pas à se préoccuper… avec une caution médicale de surcroît.

L’argument du médecin est certainement vrai d’un point de vue strictement statistique. Sauf à considérer le temps de cantine comme autre chose qu’un temps de ‘nourrissage’ exclusivement; un temps mort entre 2 séquences d’éducation où l’on fait passer le temps aux enfants et où accessoirement on les nourrit le mieux que l’on peut et surtout à moindre coût.

Nous considérons ici qu’une éducation à l’alimentation doit être dispensée durant le temps de cantine (sujet déjà abordé ICI). Les enfants seraient alors sensibilisés aux modes de consommation alimentaire et pourraient ensuite faire un travail de prescription à la maison. J’irais plus loin ici en disant que les parents pourraient être invités à venir durant ces temps afin d’être sensibilisés directement à la question de l’alimentation.

Toutes les études sur l’obésité montrent que ce sont chez les classes sociales aux plus bas revenus que l’obésité à la prévalence la plus forte. Si la cantine est capable de montrer et d’expliquer que manger mieux ce n’est pas forcément manger plus cher alors le temps de cantine peut jouer un rôle dans la prévention de l’obésité.

Mais poursuivons notre lecture édifiante. Le sort des produits bio est exécuté en une phrase.

« le bio n’est pas un argument nutritionnel ». Autrement dit par Bernard Salle, « en définitive, le bio apparaît beaucoup plus comme un mode de culture respectueux de l’environnement et de la qualité des sols que comme une assurance de mieux préserver la santé des consommateurs ».

Reprenons les arguments point par point. L’argument nutritionnel est en effet parfois abordé par les défenseurs du bio en disant que les produits bio seraient plus riches en nutriments que des produits issus de l’agro-industrie. Ce sujet fait encore débat et il reste probablement à produire une étude qui tranche définitivement ce débat. Admettons.

L’argument de santé publique est beaucoup plus contestable. Des études récemment publiées ont montré les liens réels et avérés entre les résidus de pesticides présents sur les aliments et leurs conséquences sur la santé.

L’Académie de médecine reconnaît néanmoins à l’agriculture biologique des bienfaits en matière d’environnement et de respect de la qualité des sols. Mais lors pourquoi n’en avoir pas parlé dans la 1ère partie en montrant que l’agriculture biologique est une des « mesures de protection contre les pollutions en amont des captages », probablement la plus efficace qui soit.

On voit ici la belle occasion perdue de faire le lien tellement évident entre protection de l’environnement et santé publique. Là encore les questions posées sont les bonnes mais les vrais causes des problèmes sont, volontairement ou non, masquées. Et surtout on ne veut pas faire le lien en protection de l’environnement et santé publique. Donc forcément  les réponses proposées sont insuffisantes.

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La loi de la modernisation de l’agriculture est en cours de discussion à l’Assemblée Nationale. C’est (aussi) à ce moment là que l’on teste la volonté écologique de nos élus et de notre gouvernement.

Ainsi le député Marc Le Fur (UMP, Côtes d’Armor), a fait adopter en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale deux amendements qui, s’ils sont adoptés en séance publique le 30 juin prochain, conduiraient de fait à un assouplissement du régime d’autorisation pour les installations d’élevage, et notamment en Bretagne, où la situation environnementale est particulièrement critique ; en raison de la forte concentration de nitrates dans l’eau et des marées d’algues vertes dues aux élevages porcins.

Il est encore temps de s’opposer à cet amendement en écrivant à Patrick Ollier, président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale. Je lui ai personnellement écris le mot suivant à son adresse mail: pollier@assemblee-nationale.fr.

Par ailleurs la Confédération Paysanne donne rendez-vous les 29/30 juin et 1er juillet à côté de l’Assemblée Nationale sur le thème:

Répondre à la détresse, 3 jours pour débattre de l’avenir des paysans et de l’alimentation que nous voulons.

Pour connaître le programme de ces 3 jours, cliquez ICI.

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Nous avions déjà relayé ici l’action de notre confrère marseillais en faveur du bio à la cantine. En effet la ville rédige actuellement son cahier des charges en vue du renouvellement de la délégation de service public pour la gestion des cantines scolaires.

Cantines Bio à Marseille a lancé une pétition pour rassembler le maximum de soutien en faveur du bio à la cantine.

Nous vous engageons donc à aller la signer en vous rendant ICI.

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Je retranscris les termes d’un courrier reçu récemment de la part de Mr André Chauchat. J’ai personnellement signé sa pétition. Je vous encourage donc à faire de même.

Bonjour,
Je propose de faire circuler la pétition suivante:

DES CANTINES BIO DANS TOUS LES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT

AVANTAGES.
Un bon repas par jour, sans produits toxiques et cancérigènes, pour chaque enfant et chaque adolescent scolarisé (en particulier pour les pauvres dont on sait que l’alimentation est souvent catastrophique). D’où des habitudes alimentaires saines prises par les jeunes, d’où meilleure santé, meilleur équilibre (moins d’obèses) et donc moins de dépenses à venir pour la Sécurité sociale.
Les élèves n’ont aucun déplacement ou transport à effectuer. Gain de temps et moins de fatigue.
Les parents qui travaillent n’ont plus le souci de courir pour aller chercher et nourrir leurs enfants en vitesse entre 12 et 13h, avant de repartir au boulot, et ils savent qu’ils auront une bonne nourriture.
Le marché du Bio prendra un essor rapide et considérable, d’où embauches, emplois nouveaux dans ce secteur, (mais aussi des sols en meilleur état, sans pesticides). Installation de jeunes agriculteurs avec des revenus stables et assurés, sans intermédiaires, après signature de conventions entre les agriculteurs et les cantines Bio. Embauches de personnels pour la construction des cantines (dans le BTP) et embauches pour leur fonctionnement.
Pour ceux qui douteraient de la faisabilité de ce projet de cantines Bio, voyez le film « Nos enfants nous accuseront ». Voyez ce qu’ont fait la commune, les parents d’élèves, et les agriculteurs d’une petite ville du Sud. Les enfants mangent correctement, de bons produits qui ont du goût, le nombre de cancers diminue, les agriculteurs retrouvent la passion de leur métier.

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PROJET DE LOI

Tous les établissements d’enseignement public ou privé (élèves du primaire, du secondaire et de l’enseignement supérieur), doivent être pourvus de cantines capables d’accueillir tous leurs élèves (sur plusieurs services si besoin)

Toutes ces cantines doivent être progressivement fournies uniquement en produits certifiés Bio, afin que tous les élèves puissent disposer d’une nourriture parfaitement saine.

Toutes ces cantines doivent être capables de fournir le repas de midi. Et peut-être aussi un verre de lait et/ou un fruit de saison le matin avant le début des cours et un autre comme goûter vers 16 heures pour les primaires, les 6° et 5°.

Il n’y aura pas d’obligation pour les élèves de manger à la cantine. Pour ceux qui y mangeraient le tarif sera étudié en fonction des revenus des parents.

Pour éviter le grignotage (qui contribue à l’obésité), il n’y aura plus aucun distributeur de boissons, friandises, gâteaux, sandwichs, etc… dans l’enceinte des établissements et hors des établissements jusqu’à 500 mètres de distance au moins.

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Construction des cantines

Chaque commune doit construire ou faire construire une cantine scolaire pour chaque établissement publique ou privé d’enseignement se trouvant sur son territoire.
Chaque cantine doit être capable d’accueillir tous les élèves de l’établissement.

Afin de diminuer les coûts, prévoir une construction par éléments fabriqués en usine qui seront assemblés rapidement sur place (comme un lego).

Pour les établissements qui n’ont pas de place suffisante pour faire construire une cantine sur leur terrain il faudra trouver un local (très proche si possible) à louer ou à acheter pour y bâtir une cantine. Si ce local, dans un premier temps, ne permet pas la construction d’une cuisine mais permet quand même d’y installer tables et chaises pour les élèves, il conviendra de trouver un traiteur-Bio qui cuisinera, apportera et servira les repas (et qu’il faudra contrôler sérieusement).

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Produits agricoles Bio et terres agricoles

Chaque commune doit lancer un appel d’offres concernant la livraison de produits agricoles certifiés Bio pour la durée de toutes les périodes scolaires pour alimenter les cantines de son territoire.
Pour éviter les importations et/ou les transports inutiles, chers et polluants, de marchandises, l’idéal serait de trouver sur le territoire même de la commune les agriculteurs Bio capables de répondre à cet appel d’offres. La France ne disposant en 2010 que de 2% d’agriculteurs Bio, les communes et/ou les départements devront trouver des terres agricoles pour que puissent s’y installer des agriculteurs Bio. Afin de disposer rapidement de terres agricoles-Bio, chaque agriculteur qui réservera sur son exploitation une parcelle de ses meilleures terres pour y mettre en oeuvre une agriculture biologique certifiée sera conventionné avec la commune ou l’établissement d’enseignement, ce qui lui assurera des débouchés surs et sans intermédiaires pour les produits Bio qu’il fournira à la cantine de l’établissement. Les dimensions de ces parcelles pourront être évolutives en fonction des besoins.

Chaque agriculteur répondant à l’appel d’offres devra suivre un stage de formation au Bio.

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Fonctionnement des cantines

Des plats tous prêts, simples, légers. Lorsque les élèves ont mangé ils vident leurs plateaux eux-mêmes et les placent sur des étagères mobiles que le personnel emporte pour nettoyage.
Contrôle de la qualité : Prévoir dans chaque département ou région un contrôleur assermenté qui contrôlera les cuisines et la qualité de la nourriture et du service (les agriculteurs Bio eux sont déjà contrôlés depuis longtemps)
Personnels des cantines : Ouverture, préparation des repas (ou transport s’il n’y a pas de cuisine), service, surveillance des élèves le temps de leur repas, nettoyage, fermeture.

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Cours obligatoires pour les élèves

Cours de nutrition et travaux pratiques de cuisine pour tous, filles et garçons, en primaire et 6° et 5°.

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Cette pétition se trouve sur le site http://www.mesopinions.com (rubrique Nature et environnement) et sur le site http://www.petitionduweb.com (rubrique Santé)

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« Dans ce menu, il n’y a pas de viande car l’élevage peut abîmer notre planète ». En proposant un menu sans viande à la cantine la municipalité de Saint Nazaire a déclenché l’ire des éleveurs de la région.

Car ce menu s’est accompagné d’un argumentaire pédagogique à destination des enfants et des parents. L’article de Rue.89 relate par le menu (!!) la colère que cette initiative a déclenché chez les agriculteurs/éleveurs de la région.

Nous félicitons évidemment vivement la municipalité de Saint Nazaire d’avoir pris la peine d’expliquer pourquoi un menu sans viande est une bonne chose pour la planète. Nous militons à Ma Cantine Bio pour que la cantine devienne un espace d’éducation au goût, à l’alimentation et au développement durable.

Sur le fond la commune de SAint Nazaire ne fait que dire ce que tous les experts ont montré:  que le régime carné de type occidentale représentait une menace très grave sur la planète. Les agriculteurs eux-mêmes reconnaissent les dégâts causés par l’élevage sur la forêt amazonienne où les champs de soja (transgéniques) empiètent de plus en plus sur la forêt tropicale. Car le problème de l’élevage se pose au niveau de la planète. Les chinois consomment de plus en plus de viande, suivant en cela le modèle occidental, et les animaux (quoiqu’en disent nos agriculteurs) consomment de plus en plus de soja (transgéniques).

Or si les chinois consomment autant de viande/hb que la France (75 kgs/an), il n’y aura tout simplement pas assez de terres agricoles pour nourrir les animaux.

On aurait alors aimé entendre une autre réponse de la part d’agriculteurs conscients de l’impact environnemental de leur activité.

Ils auraient pu reconnaître sportivement la réalité des choses et proposer de rentrer en discussion avec la municipalité pour diminuer les quantités de viande mais surtout de leur proposer de livrer des viandes certifiées bio ou Label Rouge.

Quitte à diffuser ensuite ce genre de message auprès des enfants et des parents: Je consomme moins de viande car c’est mieux pour mon environnement. Et la viande que je consomme provient d’un éleveur de ma région qui prend soin de ses bêtes et de son environnement. Il ne leur donne pas de soja transgénique, importé de terres déforestées. Mon éleveur s’assure que ses bêtes paissent sur des prairies ou l’herbe pousse naturellement sans pesticide. Je suis fier ainsi de participer dans ma cantine au développement d’un élevage de proximité respectueux de ma planète.

Nous proposons donc aux agriculteurs de Loire Atlantique et à la commune de Saint Nazaire de se mettre autour d’une table et de réfléchir ensemble sur comment mettre en place une filière d’élevage durable et locale qui pourrait trouver des débouchés dans les cantines de la ville.

Pour en savoir plus:

Pourquoi réduire la consommation de viande à la cantine

Vive la journée sans viande

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M6 a rediffusé lundi 29 mars en 3ème partie de soirée un reportage au long court mené dans 2 cantines scolaires joliment intitulé: Vive la Cantine. Ce reportage avait été programmé pour la 1ère fois en 2006 et en 1ère partie de soirée.

Ce reportage montre les difficultés rencontrées par un jeune chef épaulé par un médecin nutritionniste pour faire accepter aux enfants la consommation de légumes frais et de saveurs différentes. C’est à une véritable éducation du goût que les cantines doivent s’atteler. Un tel travail au long cours ne peut réussir qu’avec l’implication de toutes les parties prenantes.

Cela commence par la formation des cantinières pour qu’elles découvrent qu’il est possible de cuisiner autrement. Ces dernières sont de bonne volonté mais souvent sont mal formées à leur tâche. Le reportage montre bien que des cantinières fières de leur travail communiquent cette fierté aux enfants et les encouragent ainsi à consommer les plats préparés.

Ce travail continue dans les salles de classe où les enfants sont sensibilisés à la nutrition. Le film montre le jeune chef apportant des légumes en classe. Mais cela peut passer par la création d’un potager à l’école ou la participation de l’école à un jardin familial. Informer les enfants sur les produits qu’ils vont manger et à les sensibiliser à l’impact sanitaire d’une nourriture équilibrée les rend plus sensibles aux plats qu’ils mangent à la cantine.

Cela continue par la mobilisation des élus pour fournir les moyens techniques et financiers à la disposition des cantines scolaires pour qu’elles puissent travailler les légumes et les produits frais dans de bonnes conditions.

Enfin il faut mobiliser les parents et leur faire comprendre que donner des en-cas sucrés à leurs enfants rend ces derniers plus difficiles lors du repas à la cantine car ils sont à moitié rassasiés.

Si tous ces éléments sont réunis, progressivement les enfants se mettent à apprécier les repas équilibrés et les déchets diminuent drastiquement.

Mais pour cela encore faut-il qu’il reste des cuisinières dans les cantines !! Ce reportage se déroule dans des établissements où il existe encore une vrai cuisine et où les plats sont fabriqués et consommés sur place; ce que l’on appelle des cantines en liaison chaude.

Ce modèle a malheureusement tendance à disparaître. De plus en plus les cuisines individuelles gérées par les communes sont fermées au profit de cuisines centrale gérées par des sociétés de restauration collective. Dans les cuisines centrales les plats sont préparés la veille, conservés au froid et réchauffés sur place dans les cantines. Ceux qui ont visité une cuisine centrale savent qu’un tel travail sur les plats et d’éducation auprès des enfants est quasiment impossible puisque la confection des repas est complétement déconnectées du lieu de consommation.

On mesure alors tous le travail que cela représenterait de revenir à des cuisines individuelles dans des communes où une cuisine centrale a été mise en place.

Pour visionner le film de M6: Vive la Cantine

Pour lire le 2ème épisode de Vive la cantine: Vive la Cantine (suite)

Pour en savoir plus: Visite de la cuisine centrale de Rueil Malmaison

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Une association de la banlieue lyonnaise a mené une enquête très intéressante pour savoir s’il était possible de récupérer les restes alimentaires dans les cantines pour les distribuer aux plus nécessiteux.

De nombreux responsables politiques en charge des cantines scolaires en banlieue de Lyon ont été interrogés  et ont tous répondu que ce n’était pas possible pour des questions d’hygiène.

Le responsable de cette association pose ensuite quelques questions de bon sens qui interpellent notre société dans son ensemble:

Qu’est-ce qui est le plus dangereux ? Rester toute une nuit dans la rue ou manger un aliment provenant d’une cantine ?

Pourquoi, puisque les denrées ne doivent pas sortir des réfectoires, n’accueille-t-on pas des personnes à revenus très modestes dans les écoles municipales le soir pour leur servir les restes des repas non consommés?

Et vous qu’en pensez-vous?

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Faire de la question alimentaire une priorité en matière de développement… c’est répondre aux difficultés d’approvisionnement de la restauration collective en matière d’alimentation de qualité et de proximité.

Faire de la question alimentaire une priorité, c’est construire avec le Sud une réponse durable pour en finir avec la faim, en fondant la souveraineté alimentaire, du niveau local au niveau international, sur des politiques agraires favorisant la multiplication des lopins vivriers et sur la création de filières de formation et d’installation massive de jeunes dans les métiers de l’agro-écologie et de l’alimentation saine.

Voila comment débute l’appel lancé par Minga, Nature & Progrès, Frères des Hommes à l’approche des élections régionales.

Cet appel nous touche tout particulièrement à Ma Cantine Bio car il reflète bien l’approche holistique que nous avons de notre action en faveur du bio à la cantine. Nous affirmons en effet que développer l’agriculture biologique en France à travers les marchés scolaires c’est encourager un modèle d’agriculture local plus durable non seulement chez nous mais également dans les pays du Sud.

Pour signer cet appel c’est ici

Pour télécharger l’appel: Alimentons les Régions

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J’ai (enfin!) vu ‘Nos enfants nous accuseront’, le film de Jean-Paul Jaud sorti il y a exactement 1 an. affiche nos enfants nous accuseront

Ce qui m’a frappé dans ce film c’est de voir comment le projet d’introduction du bio dans les cantines de Barjac a été repris par les maîtresses de l’école publique pour le transformer en sujet pédagogique. Ainsi parallèlement à l’introduction de produits bio dans les menus, il y a eu création d’un potager où les enfants se rendent régulièrement pour y faire pousser des légumes. Légumes qui se retrouvent ensuite dans leur assiette.

On constate dans le film qu’il n’y a pas de barrière entre le temps pédagogique et le temps de cantine. Le projet pédagogique du potager conduit par le personnel enseignant accompagne et complète le projet d’introduction de produits bio à la cantine conduit par la mairie.

Or cette interaction, cette synergie, entre temps éducatif et temps de restauration ne se retrouve absolument pas dans nos écoles ici à Rueil Malmaison. Quand la cloche sonne à 11H30 les enfants quittent littéralement  l’éducation nationale pour rentrer dans un espace-temps consacré exclusivement à la restauration et au gardiennage. D’ailleurs le personnel enseignant ne déjeune pas à la cantine et l’encadrement (devrais-je dire le gardiennage?) des enfants est confié à du personnel vacataire embauché par la mairie; dont le projet éducatif (quand il existe) est parfois très léger…

Et en effet la législation en matière d’encadrement du temps de cantine est très claire:

extrait regletmt cantine

Or introduire le bio à la cantine n’est pas une démarche anodine, de simple  substitution de produits non-bio par des des produits bio. A Ma Cantine Bio nous croyons qu’introduire du bio dans les menus passent par un travail d’éducation des enfants, de prise de conscience des conséquences environnementales qu’une telle initiative génère. Ce que l’on pourrait appeler pompeusement une éducation à l’environnement.

Certes on pourrait laisser ce travail aux mairies et aux entreprises de restauration collective, ce qu’elles font quand on le leur demande. Mais est-ce vraiment la vocation de ces entreprises de mener ce travail éducatif?  On risquerait également de voir se développer une grande inégalité de traitement du sujet entre communes où ce travail est mené et celle où il n’est pas.

Notre proposition est donc de réintroduire le temps de cantine dans le temps éducatif, sous la responsabilité de l’Education Nationale. Ce temps pourrait alors être consacré à l’entretien du potager, à l’éducation au goût et d’une façon générale aux questions environnementales.

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